S'ancrer à deux

Je suis dans un environnement calme et accueillant, au sol, au plus proche de la terre, sur un futon muni de coussins, de couvertures et d’autres accessoires, facilitant le confort et la tranquillité d’esprit du praticien et du receveur.

Pendant quelques minutes, je pratique des mouvements pour lâcher les tensions. Puis je me centre. Parfois, au début du shiatsu, J’incite mon receveur à se détendre. Je peux, pour cela, l’aider à sentir son corps étendu sur le sol, à percevoir chacune des parties de celui-ci se relâcher. Je l’invite à visualiser son propre enracinement ou celui d’un bel arbre aux solides racines, à entendre le bruissement du feuillage, à sentir la légèreté des branches qui dansent avec la brise (étude de cas n°2: Cela parle bien à Mélanie).

Le receveur a lui aussi son implication dans la séance (et au quotidien). Il ne faut pas perdre de vue que c’est lui qui croit, accepte et œuvre avec nous, avec notre contribution, pour son évolution.

Voici lors de mes séances de shiatsu, quelques-unes de mes sensations liées à l’ancrage et celles de mes receveurs:

Mélanie est ravie. Elle sent déjà une évolution depuis la dernière séance. « Chaque pression m’aide à lâcher prise… » dit-elle. « De temps en temps, je me sens enfouie dans le sol, puis légère, puis lourde et vice versa ». Une bonne assise; reliée à la Terre, permet de s’élever avec légèreté, fluidité et solidité.

Lors du bilan, elle tousse sur P et « gargouille » sur Estomac. A ce moment, je pense que nous sommes centrées à deux. Nous ne faisons qu’un comme le Yin et le Yang. Nous ressentons la projection du Qi. Cela nous ouvre davantage encore aux sensations.

Des fourmillements peuvent apparaître dans mes doigts. Mes mains sont très chaudes. Parfois, cela me brûle un peu au centre d’une main. Les receveurs parlent d’une chaleur agréable.

Ainsi, lorsque mes mains sont devenues très chaudes sur le méridien Maitre Cœur d’Olivier et me picotaient, c’est précisément à ce moment là que celui-ci s’est apaisé.

D’autres fois, je peux ressentir la tension, l’inconfort digestif ou pulmonaire de la personne, ainsi que des fourmillements sur mes lèvres. Un goût de métal dans ma bouche peut m’interpeller en posant mes mains sur Gros Intestin (GI) ou Poumon (P).

En connexion avec le receveur, je dirige mes mains en fonction des différents messages ressentis.

Quand je me fais confiance, mes mains ancrées m’entraînent dans la profondeur du corps. Elles se laissent diriger. Quand Mélanie soupirait et se relâchait immédiatement. Je me suis sentie invitée dans la profondeur du méridien doux et agréable. Nous étions réciproquement aspirées dans une somnolence méditative.

Ma respiration est ample et calme, parfois plus appuyée. Mon corps devient fluide dans ses mouvements, comme lors d’une chorégraphie. Ma colonne vertébrale s’étire progressivement, vertèbre après vertèbre. Ma tête se redresse, le sacrum s’enracine. Pendant un shiatsu, je ne ressens plus les inconvénients de ma scoliose. Mon corps se nourrit et s’étire en même temps que je pratique. Je ne ressens plus ma fatigue ni mes propres tensions.

Ma main mère (celle qui écoute) nous enracine dans la Terre, comme si l’endroit qui soutient était là pour ça. Le confort est partagé. Cette main Yin est à l’écoute pendant que l’autre peut se faire englobante, protectrice, nourrissante ou dispersante. Mon intention est toujours bienveillante.

L’énergie de la personne est parfois comme une rivière paisible. Ou bien, elle nécessite un toucher plus sec et libérateur. Quand je sens la vie danser dans le corps, c’est que je ne me pose plus de questions. Et cela me guide.

L’ancrage pendant le shiatsu apporte donc une meilleure connexion et de meilleures perceptions. Mon enseignant dit que la qualité du Métal est la justesse. Nous sommes ancrés ensemble (Terre), la main devient juste. Ceci permet d’être là où il est bon d’être et de s’adapter au besoin du receveur. Cela lui permet, par conséquent, d’être en confiance, de s’ouvrir et d’accueillir au mieux les bienfaits du shiatsu.

Les retours sont positifs. Cela fait « du bien de savoir que l’on fait du bien »: Même Olivier arrive à parler d’une bonne sensation qui libère. Ce sentiment d’être juste me nourrit. Pouvoir donner et recevoir réciproquement ce bien-être, quelle richesse !

La confiance en moi se renforce. Elle facilite à nouveau mon ancrage et celui que je transmets aux receveurs, lors des séances qui suivent, mais aussi, dans notre vie quotidienne.

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