Ancrage au quotidien - Le praticien : Axe et moi

A 12 ans, on me découvre une scoliose de 15°, et rapidement 30°, puis 40°.
S’en suivent des séances de kinésithérapie, de chiropractie, un séjour en centre de rééducation fonctionnelle, et surtout, pour finir, le port d’un corset 23h/24h.

Difficile à camoufler et à assumer pour une adolescente en pleine croissance: En plus d’être douloureux, ce corset enlaidissait fortement ma silhouette. Je ne pouvais pas respirer à pleins poumons, ni ingérer la quantité de nourriture suffisante sans avoir mal au ventre car il exerçait une forte compression abdominale. C’était une oppression permanente. A l’école, j’avais l’impression d’être différente des autres. Finalement, le corset est définitivement parti au placard au bout d’une année.

Mon buste libéré, je m’autorisai à redevenir une adolescente souple et dynamique. Ayant connu le manque, je me mis à respirer amplement et à manger jusqu’à satiété.

Ce corset horrible était comme un tuteur pour un arbre pas droit. Je crois que le manque de support à la Terre m’a manqué, pour me dresser, et m’ouvrir physiquement. Cet enracinement aurait permis un meilleur axe - puisque celui-ci est supporté, nourri et maintenu avec l’élément Terre - sur lequel s’appuyer.

Une bonne assise, un bon ancrage, peut donc soutenir une colonne pour lui permettre de s’ouvrir verticalement.

Prenons l’exemple du culbuto:

Il a un centre de gravité très bas. Le culbuto est sacrément ancré. C’est ça qui provoque une attraction au sol et le maintien vertical depuis sa base. Si on pousse le haut du culbuto, celui-ci va et vient sur les côtés jusqu’à revenir et s’arrêter sur son axe initial.

Voici l’image d’un bon ancrage physique qui permet un axe vertical face à toutes épreuves:

Mes années d’enfance, où je manquais d’un soutien parental suffisant me prédisposèrent à me désaxer physiquement. J’étais comme un culbuto non enraciné.

La pratique du shiatsu (en tant que pratiquante et receveuse) m’a aidé à m’ancrer, à vider ma tête et reprendre confiance en qui je suis.

Adulte, je peux prendre du recul. Mes questions s’affinent. Je peux comprendre: Ma vie tumultueuse, mes déménagements et mes activités professionnelles, étaient peut-être un cheminement nécessaire. Aujourd’hui, cela fait aussi ma richesse.

Mon adaptabilité et ma souplesse m’ont permis, comme le roseau, de ne pas rompre au gré des vents et des tempêtes.

Maintenant, suis-je vraiment sortie de mon carcan ? Où en est mon ancrage ?

J’y ai travaillé pendant plusieurs années, grâce au shiatsu principalement, mais aussi grâce au yoga, à la méditation, à la sophrologie, au Qi Gong, à mes lectures sur le développement personnel, grâce à mes rencontres, et à ce que l’on peut tirer de bon des différents événements de notre vie.

Le shiatsu me permet de trouver ma place: je décide de devenir praticienne en Shiatsu. Je gère mieux mes émotions. Ma vie de couple est plus sereine et plus stable.

Je sens que je me redresse, soutenue par cette belle idée bouddhiste: « De la boue naît le lotus, sans boue pas de lotus » Ce qui nous rappelle que « Sans épreuves, notre conscience ne peut évoluer ». « Il s’agit de transformer les conditions adverses en opportunités. » (Dialogue lors d’un stage de méditation).

Les épreuves ne font pas partie de nous, comme la boue ne fait pas partie du lotus. Mais ces épreuves nous sont nécessaires pour évoluer, pour grandir.

Le lotus ... Moi, je le vois aussi Ancre et Racine: le lotus flotte, mais il ne dérive pas. Ancré, il tient sa position. Racine, il se nourrit de la Terre. C’est une belle image de l’ancrage.

Cette image du lotus m’aide dans mon quotidien et dans ma pratique: La boue - les épreuves que j’ai traversées - m’ont donnée une plus grande compréhension de mes receveurs. Cela me rappelle combien il est important de travailler la connexion à la Terre. Je deviens chaque jour un peu plus lotus.

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